Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

2020 : Dezrevelloù ar c’henfinañ / Les récits du confinement

Le centre culturel Sked (rayonnement) de Brest a eu la bonne idée de faire écrire ses adhérents pendant la période de confinement. Des textes écrits au coeur de l’évènement et qui serviront pour l’histoire.

Ar bac’hadur, an dra-se zo diembann abaoe ar grennamzer hag ar vosenn ! Biskoazh kement-all (Le confinement c’est inédit depuis le Moyen-Age et la peste ! Du jamais vu !) écrit Thomas. Comme toute maladie inconnue le covid 19 génère des angoisses : Maiwenn, dans son appart’ brestois craint d’être recluse pour longtemps : Koñfinet omp ha ne gomz ket alies plac’h an interfon. – Gallout a rit mont e-barzh ! – Mersi deoc’h plac’h an interfon, ma c’hellan mont e-barzh e sinifi on aet er-maez. Hag hiziv n’eo ket nebeut a dra ! (Nous sommes reclus, et on n’entend plus beaucoup la voix de l’interphone: – Vous pouvez entrer !

Merci beaucoup, mademoiselle interphone, si je peux entrer c’est que j’ai pu sortir et aujourd’hui ce n’est pas rien ! Elisabeth imagine un après très contraignant : Bremañ e vo staliet ar grug elektronik ennon. War lerc’h e c’hellin mont ha dont hervez va ezhommoù : labourat, koñsumiñ, abuziñ va amzer-vak ha diskuizhañ. Pep tra zo programet e-barzh ar grug (On va m’installer une puce electronique. Je pourrai vaquer à mes besoins : travailler, consommer, avoir des loisirs et me reposer. Tout sera programmé dans la puce).

Pour Armelle le confinement c’est la redécouverte de la nature : N’eus den ebet ken o vale er straedoù, oto ebet…bag ebet…karr-nij ebet Met an heol zo o parañ, ar gwez o vroñsañ, ar bleunioù o tispakañ, ar gwenan o vleuñvata, sur eo, an nevez amzer n’eo ket bet koñfinet. (Plus personne dans les rues, plus de voitures, de bateaux, d’avions. Mais le soleil brille, les arbres bougeonnent, les fleurs éclosent les abeilles butinent, le printemps n’a pas été confiné!). Pour Marina c’est la redecouverte du jardin : Bez ez eus anevaled, ar re se n’int ket kroufet, un naer vro, ur viskoulenn, pinted, kalvennig glas, dreist eo va buhez, ma jardin kloz a zo evel ur baradoz (Il y a des animaux, ceux là ne sont bas cloitrés, une vipère, une chenille, un pinson, une mésange bleue, ma vie est extraordinaire dans mon jardin clos comme un paradis).

Mais les Bretons sont des grands voyageurs, Eloise, dans sa tête a déjà levé l’ancre : « C’hoant meus dont da vezañ ur vartolodez ha bageal dibaouez war tout ar meurvored tro-dro d’an douar, hep ar mor ne c’hellan ket treuzvevañ » (Je veux être navigatrice et voyager par tous les océans du globe. Sans la mer je ne peux survivre).

Thomas lui rêve d’un monde meilleur : Marteze eo ur chañs an afer-se evit soñjal un amzer da zont disheñvel gant nebeutoc’h a vevezadur ha saotradur (C’est peut-être une chance pour un avenir différent avec moins de consumerisme et de pollutions).

Plus radicale Elisabeth souhaite le virus qui mettra à terre le système informatique : An hini a zegaso ur c’hleñved red d’ar reizhad stlennegel, an hini a lako ac’hanon da vezañ digabestr da vat ( le virus qui contaminera le système informatique et qui nous liberera pour de bon).

Des textes à lire sur le site de sked.bzh.

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Plus personne ne marche dans les rues
Aucune voiture ne roule sur les routes
Plus de bateaux à naviguer sur les mers
Aucun avion ne vole dans les airs,
Comme si le temps était arrêté,
Comme s'il faisait une halte.
Mais le temps continue à tourner
Et la nature se reveille.
Le soleil brille
Les arbres bourgeonnent
Les fleurs éclosent
Les abeilles butinent.
On entend le chant d'amour des oiseaux,
Les primevères diffusent leurs senteurs,
Les tulipes ouvrent leurs pétales,
Tous les jardins sont multicolores.
C'est sur le printemps n'a pas été confiné !!

Armelle
tr. B. Rouz

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Sked : Dezrevelloù an dud kenfinet :  https://sked.bzh/index.php?rub=_13