1976 : Quand Asterix devient Asteriks
Les 60 ans d’Astérix ont marqué l’année 2019. Uderzo et Goscinny ont placé le village d’irréductibles Gaulois en Armorique et plus particulièrement dans les Côtes d’Armor. Si pour des raisons de marketing, les traducteurs des éditions Preder ont gardé les noms d’Asteriks, Obeliks, Panoramiks (le X n’existe pas dans l’alphabet breton), ils se sont bien amusés à adapter les noms des autres personnages : on trouve donc Bleun Bruks, Udebiks, Efelbiks dans lesquels on trouvera le nom de trois mouvements bretons bien connus ( le catholique Bleun Brug, le politique UDB et le clandestin FLB). Le petit chien Idefix est rendu par Letenniks du breton letenn (idée arrêtée), Le chef de la tribu s’appelle Anerzhbrec’hiks (à la force des bras), et son concurrent est lui affublé du nom de tousegiks (crapaud) au lieu du très intellectuel Aplusbégalix.
Les premiers albums traduits furent Asteriks e Breizh et Emgann ar pennoù (Le combat des chefs). Ar c’halianed difaezhus, kalonek, tagnous, pennek a vourre o chervadiñ, emgannañ ha farsal. (Les Gaulois invincibles, courageux, râleurs, têtus aimaient banqueter, se battre et rigoler).
Un des moments d’anthologie est le match de rugby ouvert par un pipe band écossais (Ar viniaouerien galedoniat). Ce sont les mêmes règles que la soule d’Armorique : Gwir zo d’ober hogos pep tra evit kas ar goulourdrenn e-barzh pal ar gevezerion (On peut tout faire pour envoyer la calebasse dans le camp adverse). Quant à l’ambiance à l’extérieur du stade, elle est bretonnisée : chouchenn eus ar c’hentañ (chouchenn de première qualité), lambig tomm (lambig chaud) et l’inévitable krampouezh ha silzig (galettes-saucisses).
À chaque page, les Romains enragent : Un arm kuzh a gasont ganto en un donell ! – Chouchenn domm !!! Nann un arm anavezet eo se. Un died hud e vez kentoc’h. (Ils transportent une arme secrète dans un tonneau ! – Du chouchenn chaud !!! Non, celui-là est connu, c’est une potion magique plutôt).
Les albums d’Astérix ont beaucoup fait pour populariser la civilisation gauloise auprès du grand public. Mais toutes les trouvailles des auteurs : gwir pe gaou ? (est ce du lard ou du sanglier ?)
La réponse avec les meilleurs spécialistes se trouvent dans le hors-série d’Ouest-France « En Bretagne avec Astérix ». Un seul exemple, le réseau des voies gauloises étaient déjà très dense, les voies nouvelles dites romaines minoritaires. Rendons à Vercingétorix ce qui est à Vercingetoriks !
Pennad orin / Texte original
Troidigezh / Traduction
Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin
Goscinny & Uderzo, Asteriks e Breizh, Dargaud embanner, Brezhoneg gant Embannerezh Preder, Neuilly sur Seine, 1976, 48p.
Goscinny & Uderzo, Asteriks hag Emgann ar pennoù, Armor-Editeur, Brezhoneg gant Embannerezh Preder, Rennes, 1977, 48p.
Goscinny & Uderzo, Asterix hag an distro, Albert René éd., Troidigezh Divi Kervella, 2004, 58 p
En Bretagne avec Astérix, éd. Ouest-France, 132p, Rennes, 2019
Perrono (Thomas), Asterix est-il breton ? in An Eñvor, http://enenvor.fr/eeo_actu/bd/asterix_le_gaulois_est_il_breton.html
Croix (Alain), Asterix, in CROIX Alain et VEILLARD Jean-Yves (dir.), Le Dictionnaire du patrimoine breton, Rennes, PUR, 2013, p. 90.