Sportoù Breizh : Les courses de chevaux (redadegoù kezeg) une passion née au XIXème siècle
Le premier article en breton consacré aux courses de chevaux a été publié en 1834 dans le périodique bilingue Mignon al labourer (L’ami du cultivateur). Le but du journal est d’améliorer l’élevage d’où une vision assez critique des courses de villages : Peb komun o devez e redadennoù. Mes ar redadeg kezeg evit bezañ pratiket alies gant hon c’henvroiz diwar ar maez n’eo ket bet prizet ganto. (Chaque commune, chaque village a ses courses. Mais la course de chevaux, même pratiquée intensément par nos compatriotes n’est pas convenablement appréciée par eux).
Le caractère désordonné des courses ne permet pas d’améliorations : Ra deuyo rederien war gezeg d’en em lansañ war an hent muioc’h pe nebeutoc’h difisil : bezañ ez eus adres hag habilded, hep douet, da vezañ ar c‘hentañ o touch ar but. Mes en difin, a-barzh ar muiañ pe nebeutañ a vuander an aneval, petra a brouv kement-se ? (Que des cavaliers se lancent sur des chemins plus ou moins difficiles, il y a de l’adresse et de l’habileté à être le premier à toucher le but. Mais à part la vitesse plus ou moins grande de l’animal, cela prouve quoi ?
Le rédacteur propose donc de créer des rencontres cantonales en faisant appel au gouvernement et aux riches propriétaires : Oberedigezhioù kirri hag a labour evit aesaat ar feson hag an instrumentoù nevez ( Des concours de charrues et de labourage pour améliorer les méthodes et les machines agricoles).
Si les comices agricoles vont fleurir, les courses aussi, suivant en cela l’implantation des haras à partir de 1807 et des hippodromes dès le milieu du siècle. Dans le journal Feiz ha Breiz (Foi et Bretagne), les annonces de courses se multiplient dans les années 1850 : E Montroulez e vezo redadeg kezeg d’ar pemzeg a viz gouere ; e penn ar c’huzh heol eus ar Frañs e vo redadeg d’an tri a viz Eost e Naoned hag an unnek e Roazhon ( A Morlaix, il y aura course de chevaux le 15 juillet ; à L’Ouest de la France, il y aura course le 3 Août à Nantes et le 11 à Rennes.)
Le vocabulaire des courses rentre dans les dictionnaires : marc’h-red pour cheval de course, cavalier se dit marc’heg quant à l’anglais Jockey, on le trouve aussi en breton écrit sous la forme joke dès 1909. Hippodrome est traduit par tachenn goursioù (terrain de courses) ; les puristes empruntent au gallois et diront redva-kezeg. Quand au sacro saint tiercé on trouve pariadenn dri (Pari pour trois) ou un taol tri (Un coup de trois).
Pennad orin / Texte original
Troidigezh / Traduction
Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin
Redadennoù Kezeg, in Mignon al labourer N°4, evrel 1834, bilingue Lire en ligne sur le site des Archives départementales du Finistère
F.M. Bléas, Les chevaux bretons, Lajat, Morlaix, 1913, lire en ligne sur gallica
E. Frouin, Le cheval breton, 1927, lire en ligne sur gallica