Mouezhioù Breizh (grandes voix de Bretagne) : Alan Stivell, chantre de l’universalité de la culture celtique.
Au début des années 70 Alan Stivell s’illustre surtout par la musique. En mettant des sons électriques il transfigure les chants traditionnels qui restent dans toutes les mémoires. Son ar Chistr (la chanson du cidre), Pardon Speied (Le pardon de Spezet), Tri martolod (Trois matelots) cotoient les grands chants épiques de l’incontournable Barzaz Breizh (Chants populaires de la Bretagne). Il revisite ainsi quelques grands moments de l’histoire de Bretagne : An Alarc’h (Le cygne), Marv Pontkalleg (La Mort du Marquis de Pontcallec), Diougan Gwenc’hlan (La prophétie de Gwenc’hlan).
Dès 1974 il met en musique ce beau poême militant de Yann Ber Piriou qui fustige l’accaparement des maisons par les touristes : Hag en o ziez dilezet Moc’hoiled zo digouet Hag embann breman divezh Douster ar vuhez war’maez Me lavar ha lavaro, Se ne bado ket atao. (Et dans leur maison abandonnée, des richards sont arrivés, qui vantent maintenant sans honte, la douceur de la vie à la campagne. Je le dis et le dirai, ça ne durera pas toujours !).
Le tournant vient en 1977 avec l’album ‘Raok dilestra (Avant d’accoster). On appréciera le jeu de mot entre l’anglais Rock et le breton ‘Raok (avant).
Alan Stivell innove en utilisant la force de la parole pour faire passer ses convictions. Le disque propose deux parties : Hon amzer tremenet, qui évoque les grands moment de l’histoire de Bretagne : Ar Gelted kozh, Ar vritoned d’an Arvorig, Rouantelezh Vreizh, Dugelezh Vreizh, Aloubidigezh Bro c’hall ( Les anciens celtes, les Brittons en Armorique, Le royaume de Bretagne, Le duché de Bretagne, L’invasion française..).
Mais plus qu’une évocation nostalgique d’un passé révolu Alan Stivell met en avant Hon amzer-vremañ (Notre temps présents). Nous sommes en pleine période d’actions violents avec le FLB : Marv evit e bobl (mort pour son peuple), Nav briton ‘ba prizon (Neuf bretons en prison) ponctuent cet album clé et surtout un titre Gwriziad difennet (Racines interdites) qui fera date puisqu’il sera repris dans une biographie publiée chez Lattès en 1979 : Ma vez ket stouvet ma beg ! a drugarez d’ar mass-mediaoù, pell eo ma mouezh kaset ! ( Si on ne me cloue pas le bec ! grâce aux médias, ma voix portera loin !).
Pari gagné, car fort d’un répertoire de 25 disques Alan Stivell, enchante encore cet été les cathédrales bretonnes : Landreger puis Kemper chaque fois à guichets fermés.
Pennad orin / Texte original
Gwriziad difennet
pell eo ma mouezh kaset
deoc'h 'maon 'hond da gaozeal
n'eus 'vro 'else 'lec'h-all
doh Bro-C'hall boud staget
Troidigezh / Traduction
Racines interdites
ma voix est diffusée au loin
eh oui! à vous tous.
il n'y a pas de pays comme cela ailleurs.
d'être attachés à la France!
Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin
Wikipedia Breton : Alan Stivell
Wikipedia Français : Alan Stivell
Wikipedia anglais : Alan Stivell
Wikipedia allemand : Alan Stivell
Wikipedia gallois : Alan Stivell
Wikipédia gaélique : Alan Stivell
Wikipedia occitan : Alan Stivell
Wikipedia cornique : Alan Stivel
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