Ar Pantekost ou Ar Sul-Gwenn des Bretons et Gallois
50 jours après les fêtes de Pâques qui marquent la résurrection de Jésus Christ, les chrétiens fêtent la Pentecôte. Ce jour selon les Actes des Apôtres (Oberoù an Ebestel), l’Esprit saint (ar Spered Santel) est reçus par 120 disciples de Jésus :
A-benn deiz ar Pantekost, edont holl bodet a-gevret en hevelep lec’h. A-daol-trumm e c’hoarvezas o tont eus an neñv, un trouz evel hini ur barr-avel a leunias en e bezh an ti ma oant azezet ennañ. Hag e weljont, oc’h en em rannañ dirazo, teodoù evel teodoù-tan, a zeuas da bozañ, unan war bep hini anezho. Ha leuniet e voe an holl gant ar Spered Santel, hag en em lakaat a rejont da gomz e yezhoù all, hervez ma roe ar Spered dezho da lavarout. (Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils étaient tous ensemble en un même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent qui souffle avec force, et il remplit toute la maison où ils étaient assis Et ils virent paraître comme des langues de feu qui se partagèrent et se posèrent sur chacun d’eux. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils se mirent à parler d’autres langues, selon que l’Esprit-Saint leur donnait de s’exprimer.)
Si le mot Pantekost emprunté du grec figure dans les dictionnaires bretons depuis 1499, ce jour de fête est connu sous d’autres noms plus compréhensibles : Gouel ar Spered Santel (fête de l’Esprit Saint) ou Gouel eus a donedigezh ar spered glan (Fête de la venue de l’Esprit Saint). Hersart de la Villemarqué dans le chant Paotred Plouie (Les gars de Plouyé) du Barzhaz Breizh (1845) utilise pour la première fois le terme Sul-Gwenn (Dimanche blanc), probablement emprunté au gallois Sulgwyn utilisé depuis le 12ème siècle.
Cet emprunt se retrouve dans tous les dictionnaires contemporains ainsi que Lun-Gwenn, lundi de la Pentecôte. Plusieurs cantiques rappellent en breton l’origine de cette fête, qui marque en fait le début du christianisme : « D’ar pantekost ar spered glan a ziskennas e teodoù tan War an ebestel da c’houarn, Iliz Jesus dre o daouarn (A la Pentecôte, l’Esprit Saint descendit en langues de feu, Sur les Apôtres pour gouverner l’église de Jésus par leurs mains).
Enfin le lundi de Pentecôte n’est pas férié partout. En France, en 2008, on a essayé de le transformer en journée de solidarité, c’est devenu facultatif et plus personne n’y comprend rien. Ce jour là le Spered Santel n’était pas tombé sur la tête de nos dirigeants !
Cf ci-dessous La Pentecôte sur un vitrail de l’église Notre-Dame de Vitré (35). Noter les langues de feu sur la tête des personnages.
Pennad orin / Texte original
Troidigezh / Traduction
Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin
Ar Pantekost
Visant Seité, D'ar Pantekost
Job Lec'hvienn, Pedenn an iliz, Ar Pantekost, P.199
Er pantekost e Santez Anna Gwened, Dihunamb, 1/01/1905 (Lec'hienn Gallica)
Martial Menard, Pantekost, lec'hienn Devri
Ar Sul-Gwenn
T.-H. de La Villemarqué, Barzhaz Breizh, Paotred Plouie, Lec'hienn Les Mystères du Barzhaz Breizh
Martial Menard, Sul-Gwenn, geriadur Devri en linenn
Geiriadur Pryfysgol Cymru, Sulgwyn