1844 : Lizeriou breuriez ar feiz (Lettres de la confrérie de la foi) : 3. « La Chine n’est pas un pays sauvage comme les autres » !
10 ans après son arrivée en Chine, J.-H Baldus raconte sa vision de l’empire celeste (An Uhel-Impalaerded) : war-dro 150 vloaz, dindan ren an impalaer Kian Li, ar gredenn gristen, enoret gant an den gouiziek-se a c’hounezas un niver bras a dud da Zoue ( Il y a 150 ans, sous le règne de l’empereur Kian Li, la croyance chrétienne, honorée par ce savant homme gagna un nombre important de gens à Dieu).
Sauf que la Chine est grande, très peuplée et fière d’une tradition millénaire. Les missionaires basés à Macao, travaillent dans l’esprit bien colonialiste de l’époque : Bro Sina n’eo ket ur vro gouez evel kalz re all. Ar Sinaïz a gred n’eus den war an douar hag a c’hellfe deskiñ mui netra dezho. Hogen ar pezh a vad a weler, ar pezh a furnez a gaver en o buhezegezh a zo kemmesket gant kement a sioù kuzhet, a gement a c’hizioù kozh, ma chomont pell war lerc’h ar rouantelezioù kristen. ( La chine n’est pas un pays sauvage comme un autre. Les Chinois croient que personne ne peut rien leur apprendre. Ce qu’on voit de bien, la sagesse de leur façon de vivre se mélangent avec les pires travers cachés, les pires archaïsmes. Ils sont arriérés par rapport à nos royaumes chrétiens).
Et pour illustrer son propos, le missionaire de citer le droit de vie ou de mort des pères sur leurs enfants. Lezennoù Sina a ro d’ar gerent gwir da lazhañ ar re eus o bugale na blijont ket dezho. Ouzhpenn ur wech hon eus ni gwelet tadoù o roiñ o bugaligoù d’ar moc’h. ( Les lois en Chine donnent le droit aux parents de tuer les enfants qui ne leur plaisent pas. Plus d’une fois nous avons vu des pères qui jetaient leurs enfants aux cochons).
L’appât de l’argent et des jeux est ce qui heurte le plus notre missionnaire qui fustige les combats de coqs. Gwech e redont a strolladoù da welet emgannoù eus a c’hiz nevez. N’eo ket gourenerien, na tirvi kounnaret a zeu war an dachenn, kejer int ! Ha pa zalc’h mat ar peg, e laosker youc’hadennoù en enor d’ar c’hog ! ( Parfois, ils courrent par bandes pour des combats d’un nouveau type. Ce ne sont pas des lutteurs ou des taureaux furieux qui sont sur l’arène mais des coqs. Et en pleine prise de becs, ils hurlent pour soutenir un des coqs).
Malgré l’hostilité des Mandarins, et une semi-clandestinité, J-H Baldus fut nommé évêque de 1844 à 1869. Il est enterré en Chine où on compte environ 12 millions de catholiques.
Pennad orin / Texte original
Troidigezh / Traduction
Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin
Lizeriou breuriez ar feiz, 1844, en ligne sur le site de la bibliothèque du diocèse de Quimper. pp 24-35