1870 : 1870 : La Revue Celtique donne une assise scientifique aux travaux sur les langues l’histoire et les traditions des pays marqués par l’empreinte celtique.
La revue Celtique est née en 1870 à l’initiative d’un ethnologie parisien Henri Gaidoz. C’est en Allemagne très en avance sur les études celtiques qu’il prend conscience de la nécessité de faire dialoguer les savants intéressés par la permanence des éléments celtiques en Europe. Le premier numero est emblématique : C’est un Irlandais qui nous incite a comparer les éditions du premier dictionnaire breton le Catholicon vers 1500 : on y croise les mots ael, (ange), affet pe poket (baise luxurieuse !), Avel Gwalarn (Vent de nord ouest), bagig vihan (petit bateau). Tout ces mots écrits différemment selon les manuscrits passionnent les linguistes. Il en est de même de D’arbois de Jubainville, un lorrain qui s’interesse aux noms bretons de l’histoire des Francs : Brittani a donné Breizh, Breizhad, Brezhonek (Bretagne, breton et langue bretonne). Ce même linguiste compare le dialecte du Léon et celui de Vannes en utilisant les autres langues celtiques : ainsi Balan (genêt) se dit Belann en vannetais, Banadl en gallois, Banathel en Cornique, Bealaidh en Irlandais. On retrouve donc la même racine celtique partout et cerise sur le gâteau, le mot français Balais vient de là il est donc d’origine celtique.
Fañch an Uhel traduit un conte breton : Lakaet eo an tan er bern koad, hag ar vatezh a daol ar walenn-aour en e greiz hag a lar d’ar sonerien : it da glask ! Ar re-mañ a lamm kerkent en tan hag a glask evel diaoulien a oant. Met ar walenn-aour a zo troet neuze en ur gorbonenn hag an tri all en tri c’hog. Ar gorbonenn a deu neuze da vezañ ul louarn pehini a dag an tri c’hog. ( Le feu est mis dans le tas de bois et la servante y jette la bague en or. Elle dit aux sonneurs : Allez la chercher. Ceux-ci sautent dans le feu comme des diables, mais la bague est transformée en grain charbonné et les trois en coqs. Le grain devient renard, et celui-ci mange les 3 coqs). Aussitôt un allemand, spécialiste des contes populaires en Europe s’en empare et rapproche cette transfiguration avec une vieille tradition galloise.
Ernest Renan, le créateur des diners celtiques à Paris s’est intéressé lui au nom du philosophe Abélard. Il y voit un composé breton Ab/Helard, le fils d’Hélard. Et de citer les noms bien connu dans le Léon formés de la même façon : Abalan, Abernot, Abhervé, Abgrall, mais aussi en Pays de Galles Ap Evan, Ap Sion, Apted…
Ce dialogue savant sur la matière celtique se continue aujourd’hui dans des dizaines d’universités européennes.