1971 : Pop Plinn d’Alan Stivell révolutionne la musique bretonne
C’est un 45 tours tout simple qui mit le feu à la planète bretonne il y a cinquante ans tout rond. Alan Stivell, musicien du Bagad Bleimor, avait fait des arrangements remarquables d’airs traditionnels bretons qu’il avait magnifié avec sa harpe. L’un des premiers à déceler son talent n’est autre que Charlez ar Gall, qui l’invite dans Breiz o veva ( Bretagne vivante) la toute nouvelle émission en breton sur France 3 : Andoniet on bet er sonerezh poblek gant ar biniou hag ar vombard ha goude-se meus bet ar mennoz d’ober un dra modernoc’h, evit an da zont, gwriziennet er sonerezh keltiek ( Ma source a été la musique populaire jouée au biniou et à la bombarde, ensuite j’ai voulu créer quelque chose de plus moderne pour l’avenir mais enraciné dans la musique celtique).
Surprise ! Électrochoc ! Radicalement rock! Révolution ! Les critiques s’enflamment pour Pop Plinn qui bouleverse l’image de la musique bretonne. Le plin ou dañs plin est une danse traditionnelle très rythmée pratiquée entre Rostrenen et Guingamp. Plin vient du breton Plaen (plat) qui indique qu’elle se danse les pieds à plat, avec une régularité et une intensité qui conduit les danseurs en chaîne à une sorte de transe collective.
En quelques mois la musique de Stivell devient un phénomène de société qui attire des milliers de jeunes vers la culture bretonne avec la bénédiction des tenants de la musique traditionnelle comme on peut lire dans la revue Barr-heol (Rayon de soleil) :
E sal, tud yaouank gwisket difurlu a-walc’h entanet avat gant tonioù Breizh. Kaer tre e oa muzik an ograou elektronek harpet gant istaboulinoù hag o krouiñ gwech un trouz don, gwech ur sonerezh o vont war goeñviñ ha Stivell da delenner ha gant ar vombard. Anat eo en deus gouezet A. Stivell tenañ ampled eus ar binvioù modern en ur virout koulskoude e zoare dezhañ e unan.
( Dans la salle des jeunes débraillés s’enflamment pour la musique bretonne. L’orgue électronique sonne magnifiquement avec les percussions créant une musique profonde qui prend de l’ampleur avec la harpe et la bombarde. Il est clair que Stivell a su tirer le meilleur des instruments modernes tout en gardant la spécificité de sa musique)
A l’époque le magazine de Bodadeg ar Sonerion, Ar Soner, décrit la potion magique du sonneur : pebr, stumm, startijenn, bejoñ, ( du goût, de la manière, de l’énergie, de la pêche) Une belle description de cette musique qui a fait le tour du monde !
Pennad orin / Texte original
Troidigezh / Traduction
Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin
Ar Soner, Bulletin de Bodadeg ar sonerien, en Ligne aux Archives départementales du Finistère.
G.C., Alan Stivell-Kochevelou, in Barr-Heol N° 84, 1975, (e brezhoneg)
André-George Hamon, ITW Alan Stivell in Armor Magazine, 1973. (en français)
Interview d'Alan Stivell par Charlez Ar Gall, France 3, Breiz o Veva, 18 mars 1971, site de l'INA : L'ouest en mémoire (E brezhoneg).
Pop Plinn, 1971, enregistrement studio
Pop Plinn 2007, Bercy, Paris
Pop Plinn : 2009, Festival des vieilles charrues, Carhaix
Pop Plinn 2012 avec Dan ar Braz