2021 : Loi Molac sur les langues régionales : florilège politique pour et contre le breton
Le 8 avril 2021 les députés ont voté la loi Molac relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion en donnant enfin une existence juridique à toutes les langues de France.
Une seule loi avait été votée concernant les langues régionales sous la quatrième République, la loi Deixonne en 1951, était caduque depuis longtemps.
La politique historique de l’Ètat français est résumé dans ce texte de l’Universitaire Astrid Von Busekist :
“Des quatre étapes principales qui la marquent – l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), la politique révolutionnaire (1789-1794), la politique scolaire de la Troisième république à partir des années 1890, l’article 4 de la constitution (1992), – aucune ne déroge à ce principe. La France ne confère de droits qu’à une seule langue ; plus exactement, la seule langue qui génère des obligations de l’État en retour est le français.”
La loi Molac apparait donc comme un évènement historique dans la longue marche des langues régionales pour une reconnaissance par l’Ètat français. De tout temps les politiques se sont affrontés sur cette reconnaissance avec des arguments souvent d’un autre temps, voici quelques saillies parlementaires et politiques qui illustrent le blocage français sur les langues de l’hexagone, mais aussi heureuseument quelques esprits éclairés qui se sont exprimés publiquement sur la richesse du plurilinguisme.
Pennad orin / Texte original
POUR
1792 : Art. 3. — Dans les contrées où l'on parle un idiome particulier, on enseignera à lire et à écrire en français ; dans toutes les autres parties de l'instruction, l'enseignement se fera en même temps en langue fran¬ çaise et dans l'idiome du pays, autant qu'il sera nécessaire pour pro¬ pager rapidement les connaissances utiles. [...]
Projet de décret sur les écoles primaires comportant des dispositions pour les départements où le français n'est pas en usage (19 novembre 1792)
1794 : Décret d'institution des écoles primaires : Art. 3. L’enseignement se fera en langue française. L’idiome du pays ne pourra être employé que comme un moyen auxiliaire.
Décret de la Convention du 27 brumaire an III (17 novembre 1794)
1831 : Plan de civilisation : La première année serait consacrée à l’enseignement, par principes, de la langue celto-bretonne, chaque élève s’y occuperait suivant le district auquel il appartiendrait, de l’étude de l’un des quatre principaux dialectes qu’offre cette langue. Nos livres élémentaires seraient abrégés et traduits du français en bas-breton et les élèves seraient exercés à l’intelligence parfaite de la lettre ainsi que de l’esprit de ces livres qui contiendraient les éléments de la lecture, de la morale, de la religion, du calcul, de la géographie, de l’histoire, etc.
Les études de la deuxième année consisteraient : 1° dans un cours de celto-breton comparé où l’on établirait tous les rapprochements possibles entre les quatre dialectes ; 2° dans un cours de grammaire française dont les éléments seraient écrits en celto-breton, à l’instar des grammaires latines et grecques. En outre, les mêmes livres que l’année précédente, les élèves avaient étudiés en celto-breton, écrits cette année en français et non-abrégés, serviraient à leur enseigner la langue française et à se fortifier dans la lecture, l’écriture, le calcul, le catéchisme, la géographie, l’histoire, etc. Enfin, les élèves des écoles normales primaires iraient ensuite renouveler les mêmes cours dans leurs cantons respectifs. »
Camille de Montalivet, Ministre de l'instruction publique et des cultes, 15 octobre 1831, Circulaire aux préfets du Finistère, Morbihan et Côtes-du-nord.
1851 : Le recueil des poésies populaires de la France comprendra les chants religieux et guerriers ; les chants de fête, les ballades ; les récits historiques, les contes, les légendes, les satires. Le Comité de la langue, de l'histoire et des arts de la France, établi près le Ministère de l'Instruction publique, est chargé de revoir les textes et la traduction de tous les morceaux ...à en constater la valeur aux différents points de vue de l'histoire du pays et de celle de la langue française et des idiomes locaux de la France.
Décret concernant la publication d'un recueil des poésies et chants populaires de la France. 13 septembre 1852
1852 : Le breton, le corse et le basque jouissent également d'un statut spécial. S'il n'est pas question d'enseigner ces langues, du moins la pratique courante des exercices de traduction est-elle entérinée par les règlements départementaux. . En Bretagne, «dans les communes où le catéchisme breton est seul usité, l'instituteur enseignera ce catéchisme. Il pourra aussi employer la langue bretonne comme moyen de traduction» (Côtes-du-Nord).
Réglement départementaux des écoles primaires. 1852.
1911 : L'esprit devient plus sensible à la beauté d'une langue par comparaison avec une autre langue. Il saisit mieux le caractère propre de chacune, l'originalité de sa syntaxe, la logique intérieure qui en commande toutes les parties et qui lui assure une sorte d'unité organique. Ce qui est vrai du basque est vrai du breton. Ce serait une éducation de force et de souplesse pour les jeunes esprits.
Jean Jaurès 15/11/1911.
1974 : Les langues régionales doivent vivre là où elles correspondent à une réalité historique et sociale. Et c'est le cas de la Bretagne.
Georges Marchais, secrétaire général du P.C.F.
1977 : L'unité française n'a aucun besoin d'étouffer ou de niveler la diversité culturelle de notre nation. Gaulois, Romains, Francs, Celtes, Vikings se sont établis tour à tour sur notre sol. Notre culture commune est la fusion de leurs cultures. Acceptons que le même arbre conserve plusieurs racines. Les traditions et les cultures de la Bretagne ne sont pas simplement du folklore, elles sont des manières de vivre quelque chose de différent, dans un monde qui se banalise et dont l'âme se vide. Les cultures sont le bien de tous.
Valery Giscard d'Estaing, Président de la République, 08/02/1977.
1981 : Certes il fallait apprendre le français, mais pourquoi donc contre le breton ? Nous proclamons le droit à la différence. Il est indigne de la France qu'elle rejette ses richesses, qu'elle soit le dernier pays d'Europe à refuser à ses composants les droits culturels élémentaires.
François Mitterrand, 14/03/1981.
2000: Je souhaite que ces langues soient pleinement reconnues dans notre système d'enseignement, à tous les échelons. C'est l'esprit du plan pour l'école que j'ai récemment présenté. Entre 5 et 12 ans, un enfant a l'oreille musicale. Il faut lui offrir toutes les possibilités d'apprentissage des langues : la langue nationale qui est l'ossature même de notre enseignement, une langue vivante étrangère et la langue particulière de la région.
Jack Lang, Ministre de l'éducation nationale,, itv à Ouest-France, 14 Août 2000.
2002 : La République s'honorerait à reconnaitre les langues régionales. Elles ne menacent personne ni aucune langue, mais elles sont menacées. Nous donnons des leçons à la terre entière, mais nous pourrions commencer par nous les appliquer à nous mêmes.
Paul Giacobbi, député corse, 21/11/2002.
2002 : Notre pays partage avec la Turquie, la particularité de n'avoir pas adopté la charte européenne des langues régionales. L'unité n'est pas l'uniformité; La République se grandirait en affirmant plus de tolérance.
Marc le Fur, député breton, 21/11/2002.
2002 : Le bilinguisme est une richesse... vous désespérez des millions de français qui appartiennent à des cultures différentes et qui se sentent pourtant pleinement français.
Victorin Lurel, Député de Saint-Martin, 21/11/2002.
2012 : Nous ferons en sorte que la langue bretonne puisse être enseignée, parlée, diffusée comme les langues minoritaires.
François Hollande, 27/04/2012.
2012 : Je veux que l’on sache qu’en France, on peut parler et transmettre parfaitement bien le français et en même temps, parler et transmettre parfaitement bien les langues de notre patrimoine culturel.
François Bayrou 10/03/2012
2018 : Les langues régionales jouent leur rôle dans l’enracinement qui fait la force des régions. Nous allons pérenniser leur enseignement.
Emmanuel Macron, Président de la République. 21/06/2018
2021 : Notre responsabilité, en tant que présidents de Région et de Collectivité, est de pouvoir garantir et promouvoir la vitalité culturelle et patrimoniale de nos territoires. Cette proposition va dans le bon sens, afin que vivent nos langues, que l’UNESCO classe pour une grande majorité d’entre elles en grand danger d’extinction. C’est en ce sens que la rédaction de la proposition de loi dite « Molac » tel qu’issue des travaux du Sénat va dans le bon sens, et que nous appelons de nos vœux une adoption conforme par les députés de tous les bancs afin que ce texte puisse entrer en vigueur.
Les Présidents des 10 régions métropolitaines de France 16/03/2021.
2021 Merci aux députés qui soutiennent la PPL Paul_Molac. Le forfait scolaire est un engagement que j'ai signé avec É. Philippe début 2018, il faut aboutir. Nos languesrégionales nous obligent, soyons unis & réactifs avec les députés des autres régions.
Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne 01/04/2021
Troidigezh / Traduction
CONTRE
1794 : Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton, l'émigration et la haine de la République parlent allemand ; la contre-Révolution parle italien et le fanatisme, le basque. Cassons ces instruments de dommage et d'erreur.
Bertrand Barère de Vieuzac (8 pluviose An II).
1794: Nous n’avons plus de provinces, et nous avons encore environ trente patois qui en rappellent les noms... le bas-breton, le normand, le picard, le rouchi, le wallon... Au nombre des patois, on doit encore placer l’italien de la Corse, des Alpes-Maritimes, et l’allemand des Haut et Bas-Rhin, parce que ces deux idiomes y sont très dégénérés. Enfin les nègres de nos colonies, dont vous avez fait des hommes, ont une espèce d’idiome pauvre comme celui des Hottentots...
Abbé Grégoire, député. ( 28 prairial an II).
1835 : Le comité, considérant la funeste influence que l'usage du patois exerce sur la prononciation de la langue française et sur sa pureté; considérant que l'unité politique et administrative du royaume réclame impérieusement l'unité du langage dans toutes ses parties; considérant que les dialectes méridionaux, quelque respectables qu'ils nous parais¬ sent comme héritage de nos aïeux, n'ont pu s'élever au rang des lan¬ gues écrites; qu'ils n'ont pas su formuler une grammaire, ni fixer une orthographe, qu'ils n'ont produit aucun ouvrage remarquable, et que leur usage habituel a été signalé par des bons esprits comme une des principales causes de la supériorité littéraire du nord de la France sur le midi.
Interdiction du patois dans les écoles de l'arrondissement de Cahors in Journal général de l'Instruction publique, le jeudi 29 janvier 1835.
1837 : La plupart du temps, et surtout dans les écoles du pays breton, ils lisent le français comme le latin, sans connaître la signification d'un seul mot ; il est impossible d'interroger de pareils élèves, ils ne comprennent rien aux moindres questions que vous leur faites.
Rapport de l'inspecteur Chevreau sur les écoles congréganistes
1841 : Un chemin de fer apprendra en dix ans plus de français aux Bretons que les plus habiles instituteurs primaires [...]. C'est vraiment pitié de ne point travailler plus activement que nous le faisons à civiliser, à franciser tout à fait cette belle province à l'entêtement si fier, aux sentiments si généreux.
François Guizot, Ministre de l’Instruction publique
1851 : Art. 29. — Le français sera seul en usage dans l'école.
Règlement modèle des écoles primaires, 18 Août 1851.
1864 : Existe-t-il des écoles où l'enseignement est encore donné en patois exclusivement ou en partie ? Nombre des écoles où l'enseignement est donné en totalité en patois ? En partie seulement ? Combien d'enfants ne savent pas encore parler la langue française ? Combien savent la parler sans pouvoir l'écrire ? Quelles sont les causes qui s'opposent à une prompte réforme de cet état de choses ? Quels sont les moyens à employer pour le faire cesser ?
Duruy, Envoi aux préfets d'un questionnaire relatif à la statistique de l'instruction primaire, 28 mai 1864
1866 : Leurs progrès dans l'étude de la langue française et de la grammaire rencontrent un obstacle permanent dans l'idiome breton qu'ils parlent entre eux en dehors de l'école et dans leurs familles. C'est pourquoi il serait bon de consacrer à la lecture, à l'explication des phrases, à des exercices de conjugaison, une partie du temps qu'on emploie à leur faire traduire du breton en français. Si on juge ces traductions nécessaires au début, il importe de les abandonner aussitôt que les enfants sont capables de parler tant bien que mal notre langue, qu'ils doivent s'accoutumer de bonne heure à considérer comme leur langue nationale.
Rapport de l'Inspecteur d'académie du Finstère, 1866.
1867 : Le français est la langue de la civilisation et des idées modernes, n'est-il pas aussi la iangue du catholicisme ? Partout où le drapeau français abrite la croix , la langue française répand les vérités du christianisme. N'est-ce pas en français que nos hardis mis¬ sionnaires vont catéchiser les peuplades sauvages ? et lorsque, sur les points les plus reculés du globe 4 les. enfants des barbares apprennent à bégayer en français le nom de Dieu , nos jeunes Bretons resteront-ils étrangers à la langue de Bossuet et de Fénelon ? Ne nous laissons donc pas arrêter par des préjugés dont le temps fera justice ; laissons la langue bretonne aux relations de famille et aux causeries du foyer, mais travaillons énergiquement à populariser le français et à rompre ainsi la barrière qui isoie une partie de nos populations du mou¬ vement général de la civilisation.
Arrondeau, inspecteur d'académie à Vannes. 1867
1888 : La langue bretonne n'est plus proprement une langue vivante. Débris corrompu du celtique, elle ne se renouvelle plus, elle se déforme tous les jours d'avantage...Faute d'avoir eu son Homère ou son Virgile, elle ne deviendra jamais un moyen de culture intellectuelle... N'est il pas à craindre que les maïtres bretons ne conservent même quand ils parlent français, l'accent et les tours de la langue bretonne et qu'ils ne perpétuent par leur enseignement les idées particularistes et locales qui distinguent le breton. Ce sont des Français qu'il faut pour franciser les Bretons.
Irénée Carré, inspecteur général de l'enseignement primaire in Revue Pédagogique 15 mars 1888, De la manière d'enseigner les premiers éléments du français dans les écoles de Basse BretagneLe français dans les écoles de la Basse-Bretagne.
1889 : L'Autriche est une véritable tour de babel européenne...Il ne s'agit point ici d'idiomes subalternes comme peuvent l'être chez nous le basque ou le bas-breton, il ne s'agit point de dialectes populaires comme ceux de l'Allemagne et l'Italie, mais bien d'idiomes arrêtés, fixés par la littérature, employés par l'église, consacrés par l'usage des assemblées politiques, maniés chaque jour par la presse.
Louis Léger, Professeur au Collège de France, Histoire de l'Autriche-Hongrie, pp 9-10.
1890 : les Basques sont généralement plus propres et plus civilisés que les Bretons ; les instituteurs sont plus capables, moins épais et moins apathiques ; les enfants ont l'esprit plus ouvert, l'intelligence plus vive et plus éveillée ; on arrive facilement à les faire parler.
Irénée Carré, inspecteur général, Lettre au directeur de renseignement primaire sur renseignement du français au Pays basque, 20 mars 1890
1925 : L'art local a plus d'intérêt à être conservé que le parler breton.
Anatole de Monzie, Ministre de l'instruction publique et des Beaux-Arts, (28 avril 1925)
1925 : L'école laïque, pas plus que l'Église concordataire, ne saurait abriter des parlers concurrents d'une langue française dont le culte jaloux n'aura jamais assez d'autels. Il m'est permis de faire observer, en outre, qu'il reste encore trop d'illettrés parmi nous pour que nous puissions distraire en faveur des plus respectacles parlers régionaux ou locaux une portion de l'effort nécessaire à la propagation du bon français.
Anatole de Monzie, Circulaire sur les idiomes locaux, 14 Août 1925
1925 : Ce n'est pas manquer de déférence envers le breton et le provençal que de refuser d'organiser l'enseignement du breton, du provençal et, par voie de conséquence, des dialectes alsaciens dérivés de l'allemand dans nos écoles normales et nos écoles primaires. La transmission orale des parlers indigènes ne saurait être gênée par un refus qui d'ailleurs n'innove point, mais qui a le tort, ou le mérite, d'être explicite.
Anatole de Monzie, Réponse aux objections suscitées par la circulaire concernant les idiomes locaux, 7 septembre 1925
1932 : La seule réponse à faire aux revendications linguistiques bretonnes, c'est d'emprisonner tous ceux qui les formulent.
Albert Dalimier, Ministre du travail et de la prévoyance sociale, 11 septembre 1932
1966 : Demain les langues parlées par cinquante ou cent millions d'hommes seront ravalées au rang des langues régionales, faute d'une universalité suffisante. Et chacun sait que le français n'est pas le mieux placé parmi les quatre ou cinq langues qui peuvent prétendre à une certaine universalité.
Georges Pompidou, premier ministre 29 juin 1966. Installation du Haut comité de la langue française
1969 : « Les charges nouvelles imposées à l’Office (ORTF), à la suite des évènements de mai, ont modifié les projets qui devaient être réalisés en 1969 et les trois magazines télévisées en langue régionale, prévus pour Rennes, Toulouse et Marseille ne pourront voir le jour qu’à partir de 1970…
En ce qui concerne la Bretagne, à partir du mois d’avril 1970, l’émission du dimanche sera consacrée à des problèmes de culture bretonne (musique, tradition, folklore). Toutefois le commentaire sera fait en français car la diffusion assurée par le grand émetteur régional touche une population qui dépasse largement l’auditoire comprenant le breton »
Le Theule Joël, Secrétaire d'état à l'information, ( et non Alain Peyrefitte comme souvent cité par erreur). Courrier au député de Lorient Roger de Vattin publié dans Ouest-France du 16 mai 1969.
1973 : Il n’y a pas de place pour les langues régionales dans une France destinée à marquer l’Europe de son sceau !
Georges Pompidou, Président de la République.
1992 : Je rends hommage à l'école laïque et républicaine qui a souvent imposé le français avec beaucoup d'autorité — il fallait le faire — contre toutes les forces d'obscurantisme social, voire religieux, qui se manifestaient à l'époque. Je suis également heureux que la télévision ait été un facteur d'unification linguistique. Il est temps que nous soyons français par la langue. S'il faut apprendre une autre langue à nos enfants, ne leur faisons pas perdre leur temps avec des dialectes qu'ils ne parleront jamais que dans leur village: enseignons-leur le plus tôt possible une langue internationale !
Robert Pandraud, député, 13 mai 1992, débat sur Maastricht à l'Assemblée Nationale.
2001 : La France a besoin de fabriquer des informaticiens parlant anglais et on va fabriquer des bergers parlant breton ou occitan.
Claude Allègre, 30 avril 2001. Ancien ministre de l'Education nationale.
2002 : On n'est pas capable d'apprendre en breton la philosophie... Le français est une langue bien plus riche. Supérieure ? oui. Le breton n'est pas une langue écrite.
Arlette Laguiller, Secrétaire générale de Lutte Ouvrière.
2003 : Nous assistons à une dérive communautaire qui avait commencé avec l'affaire du foulard et qui peut aller jusqu'au cas des écoles Diwan.
Luc Ferry, Ministre de l'éducation nationale, 12 février 2003.
2008 : Il ne s’agit pas de dire que la sauvegarde des langues et cultures régionales nous pousse sur la pente qui conduit automatiquement à la sécession, au particularisme et au communautarisme. Telle n’est pas mon intention ! Mais j’ai bien l’intention de dire que le risque existe. Il ne saurait être question, sous prétexte de respect de la diversité culturelle, d’admettre un point en contradiction absolue avec la pensée républicaine : il n’y a pas lieu de créer des droits particuliers pour une catégorie spécifique de citoyens en raison d’une situation qui leur est propre.Le fait de parler une langue différente ne suffit pas à instituer des droits particuliers en faveur de ses locuteurs !
Jean-Luc Mélanchon, sénateur, 13/05/2008, Intervention au Sénat
2012 : Quand on aime la France, on ne propose pas de ratifier la charte des langues régionales.
Nicolas Sarkozy, Président de la République.
2015 : En adhérant à la Charte, la France méconnaîtrait les principes constitutionnels d’indivisibilité de la République, d’égalité devant la loi, d’unicité du peuple français et d’usage officiel de la langue française.
Avis du Conseil d'état sur le projet de ratification de la charte européenne des langues. 30/07/2015
2020 : L'enseignement des langues régionales est un aboutissement et l'expression de notre idéal français, construit au long de notre histoire, qui consiste en une juste articulation entre la Nation et le pays, entre l'ambition de partager une même langue, de porter un message et des valeurs qui nous élèvent en tant que Français, et la reconnaissance bien légitime de nos attaches.Le sujet n'est pas nouveau et a déjà été éclairé par l'avis du Conseil d'État en 2002. Je m'y tiendrai scrupuleusement.
Jean-Michel Blanquer, Ministre de l'éducation, devant le Sénat, 10/12/2020.
Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin
Proposition de loi Molac, sur le site Vie Publique
Von Busekist (Astrid), La France, un rapport compliqué avec les langues, in The Conversation.
Favereau (Francis), Langue bretonne, nation française, République jacobine et perspective européenne, in Revue internationale d’éducation de Sèvres, 03 | 1994, 75-84
Guillorel (Hervé), Quelle a été la politique e l'État français envers ses langues depuis cinquante ans, Éditions de la Bibliothèque publique d’information, centre Pompidou, 2003.
Bernard (Daniel), « La langue bretonne à l’école primaire. Un projet officiel d’enseignement bilingue en Basse-Bretagne, en 1831 », in Annales de Bretagne, Tome XXXII, 1917, pp. 2-3. Feltin-Pallas (Michel), Langues régionales : une hypocrisie française, L'express, 6 avril 2021.
Faligot (Roger), Bernicot (André), Ils ont des chapeaux ronds, Spezet, éd. Coop Breizh, 2012.
Sav-Breizh, La cuvette, N°1-23, 1969-1975.
Cadiou (Georges), "Pour l'Unité de la France, la langue bretonne doit disparaitre", in Le Peuple Breton, N°500, pp30-31.