Brezhoneg an hañv (Le breton de l’été) : Gouelioù ha festoù
Ce week-end commence l’été des grands festivals en Bretagne avec le Kann al loar (Clair de lune) à Landerneau et le Gouel ar vroderezed (Festival des brodeuses) à Pont l’Abbé. Dans le florilège des affiches sur nos murs vous relèverez certainement le mot Gouel qui signifie fête en breton. L’origine est religieuse : Gouel Pask, Gouel Nedeleg, Gouel Sant Yann, Gouel Santez Anna. Les fêtes de Pâques, de Noel, de la St Jean ou encore de Ste Anne rythmaient l’année et ce n’était pas forcément un événement festif mais une commémoration solennelle comme le Gouel an Anaon (la fête des morts).
La fête est devenue profane et le nom a été récupéré pour sous-titrer beaucoup de festivals modernes : Gouelioù meur Kerne, Gouelioù etrekeltiek an Oriant, Gouel an Erer Kozh (Les grandes fêtes de Cornouaille, le Festival Interceltique de Lorient, le Festival des Vieilles Charrues). Aujourd’hui il n’y a plus guère que le festival de Plougoulm Gouel an Eost(Fête des moissons) qui porte fièrement le nom de Gouel ; à Quimper on affiche un Kalon ar Fest (le cœur de la fête), à Lorient Emvod ar Gelted (la réunion des Celtes).
L’autre nom qui désigne la fête est le fest-noz (la fête de nuit).Attesté depuis 1612, il désigne les réunions de danses qui couronnaient les festivités de fins de travaux agricoles. Tombé en désuétude après la guerre 14-18, le fest-noz a connu un formidable retour dans les années 1970. Il fait maintenant partie du paysage des fêtes de l’été avec son pendant diurne le fest-deiz(fête de jour). Reconnu au patrimoine mondial de l’UNESCO, accepté par le Larousse, ce rendez vous festif se caractérise par les dañs-tro (danses en chaine) qui ont le mérite d’être ouverte. Tout le monde peut rentrer dans la danse, en ayant quand même pris soin d’avoir une petite initiation. Le fest-noz est animé traditionnellement par des chanteurs ou chanteuses (kanerien ou kanerezed) qui se relaient dans des chants à réponds appelés kan-ha-diskan. Les sonneurs de couples sonerien utilisent la bombarde (ar vombard) et le biniou kozh qui est une des cornemuses traditionnelles de Bretagne. Aujourd’hui les groupes de musiques, les bagadoùaniment aussi les festoù-nozqui se sont beaucoup diversifiés.
A noter qu’un site internet www.tamm-kreiz.bzh publie l’agenda des festoù-noz dans toute la Bretagne. Une expérience à ne pas manquer cet été, d’autant plus que tous les festivals importants ont à cœur de proposer des initiations à la danse. Vous n’avez donc aucune excuse.
Pennad orin / Texte original
Troidigezh / Traduction
Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin
Loeiz Roparz, paotr ar festoù-noz, Emgleo Breiz, 2011.
Vallerie (Erwan), Ils sont fous ces Bretons, Coop Breizh, 2003