Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

Brezhoneg an hañv (Le breton de l’été) : Bienvenue, bonjour, kenavo

Nos visiteurs attentifs voient fleurir le long de nos routes ou dans les commerces des panneaux souvent multilingues « Bienvenue – degemer mat ». Cette formule a partir du verbe degemer (accueillir) signifie plutôt « bon accueil, bonne réception ». Pour  l’idée de bienvenue, il faut utiliser donemat ou donedigezh vat à partir du verbe dont (venir).
Bonjourer est par contre un art subtil en breton. L’expression deiz mat ou demat  (bonjour) est impersonnelle, mais fréquente  dans les écrits les plus anciens : demat ha joa, demat ha lid (bonjour et joie – bonjour et fête), mais elle était peu employée dans la société traditionnelle où tout le monde se connaissait. On continuait donc la conversation de la veille : echu troc’hañ ar foenn ganit ? (as tu fini de couper ton foin ?), sec’h emañ al lien war ar prad ? (Le linge est-il sec dans le pré ?).

Pour des gens qu’on connaît de vue, il est prudent pour ne pas faire de bévue de choisir un thème passe-partout : feson arnev zo hiziv ! (le temps est à l’orage), et la réponse vient tout aussi neutre ya, poent mont en disglav (oui, il faut chercher un abri).

Quand on croise quelqu’un que l’on connaît mais qui n’est pas un familier, on se souciera de sa santé Mont a ra mat ganit ? Troiñ a ra ar bed ganit ? (Est ce que ça va avec toi ? Est ce que le monde tourne avec toi ?) les formules sont innombrables tel salut tout an dud, ar re vras ar re vunut (salut tout le monde, grands et petits) ou encore dans le registre grivois : sevel a ra dit atav ? ( es-tu vert encore ?).

Le soir le pendant de demat est nozvat formule très impersonnelle mais de plus en plus employé dans le monde urbain.

Dire merci est aussi complexe. Dans la tradition, on ne se disait pas merci, parce que tout service rendu était naturellement compensé plus tard. On a donc emprunté au français mersi deoc’h (merci à vous), les puristes préfèrent trugarez utilisé dans les écrits anciens pour remercier Dieu : trugarez Roe an glen, trugarez Roe an ster (Merci Roi du monde, merci Roi des étoiles). Les mendiants utilisaient la formule bennozh Doue (avec la bénédiction de Dieu), chargeant Dieu de rendre au centuple ce qu’on leur donnait.

Pour se quitter, l’expression kenavo est très utilisé. Il vaut mieux utiliser kenavo ar wech all (à bientôt), quand on veut revoir les gens. On peut préciser kenavo da vloaz (à l’année prochaine) ou kenavo disul (à dimanche prochain), c’est l’expression qui convient pour boucler cette chronique.

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Vos premiers mots en breton : https://www.finistere.fr/A-votre-service/Brezhoneg-Langue-bretonne/Vos-premiers-mots-en-breton
https://www.culture-bretagne.net/traduction-de-bienvenue-en-bretagne-en-breton/