2018 : Mil Hent (Mille chemins) le nouveau CD de Denez
Denez Prigent, ce n’est pas seulement une voie envoûtante, c’est aussi des textes qui méritent toute notre attention. Imprégné des célèbres complaintes du dernier millénaire, il crée sans relâche de nouvelles mélodies empruntant pour cela Mil Hent(Mille Chemins), c’est le titre de son dernier C.D.
Il entame son périple par ce qu’il appelle An hentoù splann (Les chemins merveilleux), dédiés aux pélerins du Tro-Breizh : N’eus forzh an amzer yen, war raok ez eont atav, N’eus forzh ivez an amzer tomm kar o fal a zo brav, Rak e noz o daoulagad, gouleier adarre o sklerijennañ pelloc’h c’hoazh war hentoù all ar vuhez (Qu’il fasse froid ou chaud, ils avancent toujours car leur but est louable ; Au fond de leurs yeux brille une lumière qui les porte vers d’autres horizons).
Denez définit son propre horizon : Kemer a rin an hentoù glas a vouskan din an aezhenn ha fulennoù arc’hant ar glizh war radenn an dosenn (Je prendrai les chemins bleus que me murmurent la brise et les étincelles d’argent de la rosée sur la fougère des tertres). Ces accents qui rappellent Xavier Grall sont magnifiés par la composition et le doigté de Yann Tiersen.
Les deux complices se retrouvent sur un deuxième morceau de l’album Hent noazh (Le chemin nu), aux accents tragiques faisant référence à l’autodestruction de notre planète E lec’h ‘oa ur c’hoad derv bras ‘chom nemet douar kras, hag an avel ne gav en he red nemet kragoù du ha lann rouzet (Là ou poussait une forêt de grands chênes ne reste plus qu’une terre aride, et le vent ne trouve sur son chemin que roches acérés et lande roussie).
Le poète, car il mérite ce nom, s’interroge in fine sur son rôle Ha setu o vervel an deiz ha me da ganañ adarre, ha me da ganañ koulskoude evit piv ? N’ouzon ket re (Et voici le jour qui meurt et je chante encore, et je chante toujours pour qui donc ? je ne sais pas.
Le CD se termine par un bel hommage à sa compagne récemment disparue : fulennigoù aour o sevel, it da lavaret d’an uhel, d’am c’harantez e liorzh ar stered, lec’h emañ kousket, he c’haran, he c’harin bepred. ( étincelles qui s’élèvent du foyer, allez dire à mon amour là haut dans le jardin des étoiles, que je l’aime et l’aimerai toujours).
Denez garde la création contemporaine en langue bretonne au plus haut niveau
Pennad orin / Texte original
Va hent
Kemer a rin an hentoù glas a vouskan din an aezhenn
Ha fulennoù arc'hant ar glizh war raden an dosenn
Kemer a rin an hentoù kamm a yud din ar sparfell
Ha sklêrijenn rouz al loargann pa vez diroll an avel
Kemer a rin an hentoù kuzh 'zañs din ar c'houer lirzhin
Ha war beg an toennoù ruz mogedoù gwenn ar frim
Kemer a rin an hentoù aour 'gan din eon ar stered
Hag en neñvoù splann miz Here Bagadoù al laboused
Kemer a rin an hentoù koll a gont din ar vogidell
Ha tasmantoù roz ar c'houmoul e melezour ar stivell
Kemer a rin an hentoù don a lavar din va c'halon
Rak kavout a ran hoc'h hini re eeun evidon.
Troidigezh / Traduction
Mon chemin
Je prendrai les chemins bleus que me murmurent la brise
Et les étincelles d'argent de la rosée sur la fougère des tertres
Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin
Site Officiel : https://www.denez.fr/
Wikipedia brezhoneg : https://br.wikipedia.org/wiki/Denez_Prigent
Wikipedia Français : https://fr.wikipedia.org/wiki/Denez_Prigent
You Tube : Va hent-mon chemin https://www.youtube.com/watch?v=_JBvl9zLN4A